Un directeur piège un salarié en se faisant passer pour un client

Dans la mesure où une instruction est en cours, nous déactivons les liens vers les pièces.

A Sophia Antipolis, un salarié de l’entreprise de services numériques Astek dépose plainte contre le directeur local de sa société qui s’est fait passer pour un salarié de l’entreprise GSF afin de le piéger pour étayer son dossier de licenciement.
L’entretien « piège » au téléphone, en numéro masqué, a été enregistré et constitue une preuve irréfutable. Par ailleurs le salarié de GSF dont l’identité a été usurpée confirme par écrit ne pas avoir organisé cet entretien.
A ce jour, la demande de sanctions disciplinaires et de mesures conservatoires n’a pas abouti. (emails) Ce directeur et 2 de ses subordonnées complices peuvent continuer à mettre en oeuvre leurs pratiques malhonnêtes.

Dans les faits, Madame B, responsable commerciale chez Astek, propose à Monsieur N un rendez-vous téléphonique avec un salarié de l’entreprise GSF, dans le cadre d’une opportunité de mission. (email)

Monsieur N accepte et l’entretien est convenu. Madame B indique à Monsieur N que le client l’appellera à 14h le lendemain. (email)

A 14h, Monsieur N reçoit un appel masqué, qu’il décide d’enregistrer sur son téléphone.
L’entretien dure 15 minutes. Monsieur N est très surpris du déroulement de cet entretien trop peu technique selon lui.

A 15h, Madame B informe Monsieur N que le client refuse sa candidature au regard d’un niveau trop faible en français. (email)

A l’occasion de son entretien préalable à licenciement, Monsieur N qui n’avait pas bien compris le nom de son interlocuteur au téléphone le demande à Madame B, qui répète par 2 fois : monsieur T. G.

Les doutes sur la réalité de l’entretien persistant, Monsieur N obtient les coordonnées de monsieur T.G. auprès de l’accueil de l’entreprise GSF. Il écrit alors plusieurs emails pour obtenir confirmation que Monsieur T.G. était bien son interlocuteur lors de l’entretien. (email)
Après plusieurs semaines, et après que Monsieur N ait informé GSF de la plainte déposée, Monsieur T.G. confirme qu’il n’est pas l’interlocuteur. (email)

En effet, en parallèle, Monsieur N avait fait écouter l’enregistrement à Monsieur D, représentant du personnel. Monsieur D a immédiatement reconnu la voix et le phrasé de Monsieur G, directeur local chez Astek. Reconnaissance aisé dans la mesure ou Monsieur D rencontre fréquemment Monsieur G au cours des nombreux entretiens préalables à licenciement qui se multiplient dans l’entreprise depuis le mois de Mai.

Chômage partiel, à disposition de l’employeur ?

Les témoignages écrit et audio le rapportent, et les médias comme médiapart dans son article du 14 Juin (PDF – merci mediapart) s’en font le relais. Le chômage partiel serait-il allègrement confondu avec l’inter-missions ?
Parions que ceux qui ont déjà été en inter-missions dans le passé trouvent que leur période de chômage partiel y ressemble fort…

« Le chômage partiel n’est pas une période de congés. »
« Est ce que je sors du chômage partiel lorsque je fais une formation ? – Bien évidemment, non! »
« Je te sors du chômage partiel le temps de faire l’entretien avec le client. »

Voici donc comment ont évolué les messages passés par le management dans une ESN entre le 17 Avril et le 15 Mai.

Is this threat ?

Un salarié qui, dans une période comme celle que nous traversons, ressent la nécessité d’avoir du soutien ne doit pas en être empêché.

Ce salarié demande à être accompagné par un représentant du personnel à un entretien appelé « point de suivi », supposément en compagnie de 3 directeurs selon l’invitation électronique (à noter au passage que dès l’émergence de cette histoire, les invitations à de tels entretiens se sont faites alors par téléphone).

La réponse qui lui est faite bien entendu par téléphone est édifiante : « si tu viens accompagné, on démarre une procédure de licenciement ».

Le pire c’est que vous savez quoi, c’est évidemment que c’était bien l’objet de l’entretien : trouver un terrain d’entente pour un départ rapide de l’entreprise.

Extorsion de démission ?

Le premier de nombreux témoignages audio collectés ces dernières semaines…

Quand sortir en démissionnant ne suffit toujours pas à l’employeur ! D’une rare perversité.

Un salarié se voit proposé un licenciement pour une faute qu’il n’a pas commise, contre une petite somme d’argent (toute petite qui n’atteint pas 3 mois de salaire)…
Il refuse. Et démissionne. Son préavis de 3 mois lui sera donc payé.

La direction, qui lui avait inventé cette fameuse faute (signer par exemple de manière antidatée plusieurs refus de mission), adopte une nouvelle stratégie. Elle tente de réduire le préavis… « son départ va finir par ne rien coûter dis donc ! ».
Le salarié refuse.

Mais la direction va encore plus loin : dans ce cas là, pendant les 3 mois de préavis l’entreprise fait comprendre au salarié qu’il sera envoyé pour des missions courtes un peu partout en France. Ce qui, convenons-en, est très peu probable car ce n’est pas vraiment le métier d’une ESN… à moins que celle-ci se considère comme une société d’intérim.

« They wanted to kick me out, and now, they are proposing new missions during the notice period!« 

Des témoignages de ce type pleuvent en ce moment de crise sanitaire. C’est du chantage.

Combien de missions arrêtées ?

« Combien de mission arrêtées depuis le 1er Mars », une ritournelle à laquelle le directeur qui fait passer les entretiens préalables en vue d’un éventuel licenciement (qui je crois s’est toujours avéré plus réel qu’éventuel) s’est habitué. Toujours la même réponse de sa part : « cela n’est pas le sujet de cet entretien ». Ben si, moi je contextualise.

Mais surtout les témoignages de mes nombreux collègues qui étaient en contrat pour Amadeus, et qui reçoivent des témoignages édifiants.