Cadre dans une ESN avec un contrat en modalité 2 ? Gagne environ 4000 euros de plus par an !

Explication: le PMSS (Plafond Mensuel de la Sécurité Sociale), qui s’élève désormais en 2024 à 3864€ brut par mois, est le salaire minimum prévu par la convention collective des ESN pour les salariés qui ont un temps de travail supérieur à 35h par semaine, en modalité 2 (flexibilité des horaires). En annuel cela correspond à 46 368€ brut, le PASS.

Et c’est la position constante de la cour de cassation pour toutes les affaires menées chez Altran, chez Astek, et probablement d’autres encore. La plus haute juridiction ne fait que rappeler ce que dit la convention collective des bureaux d’études techniques dite aussi « syntec » (IDCC 1486).

C’est ainsi que, pour tous les salariés qui vont en justice pour faire reconnaître leur droit (que l’employeur piétine manifestement), la cour dit que s’ils n’ont pas un salaire au moins égal au PMSS, alors ils ne peuvent pas être en modalité 2. Donc ils sont de facto en modalité 1, à 35h.

Mais, la cour de cassation, qui ne juge que l’application correcte du droit, laisse ensuite aux cours d’appel de France et de Navarre le choix de l’indemnisation due aux salariés !

Problème : les cours d’appel ne rendent pas les mêmes avis ! C’est ainsi que les salariés d’Astek qui ont saisi le tribunal à Toulouse ont un traitement moins favorable que les salariés qui ont saisi le tribunal à Boulogne. Dans un cas, les juges, bernés par une formulation opportune des fiches de paie émises par Astek, ont considéré que les heures au delà de 35h étaient déjà payés. Dans l’autre cas, les juges considèrent qu’elles sont dues.

Dans les 2 cas toutefois, la valeur des RTT (qui compensent le temps de travail supplémentaire) doit être remboursée par le salarié.

Et bien évidemment, pour celles et ceux qui, peu nombreux, ne seraient pas encore partis de l’entreprise, l’exécution de la décision conduira l’employeur à passer le salarié en modalité 1 (à 35h), et à arrêter les RTT…

Bref, finissons par un petit calcul, en s’en tenant à la décision logique de la cour d’appel de Versailles :

Avec un salaire d’embauche de 3400 euros brut mensuel et un horaire à 38h30, le tribunal décide que l’employeur doit verser environ 425€ de plus par mois. Mais le salarié doit rembourser 0.5 RTT environ, ce qui se valorise à 3400/21,66/2 = 79€. Donc, l’employeur doit 346€ par mois travaillé dans l’entreprise.
Donc 4152€ par année d’ancienneté à gagner.

Tu seras contacté bientôt ! Faire passer !

Augmentations de salaires, le groupe Astek ne négocie pas

Après la réunion de négociation sur les augmentations de salaires Astek hier Jeudi 4 Avril 2024, il est toujours plus amer de constater que la direction d’Astek ne négocie pas.

Depuis 2 semaines la direction a étudié les propositions argumentées, évaluées, diverses, variées, présentées par les représentants des salariés.
Réponse : « Non à ceci, non à cela, non ici aussi, et… là, non encore une fois. Désolé. »
0 ou 1, pas de milieu. Ce qui n’étonne guère en réalité.

La direction s’en tient à dire qu’elle concentre tout sur son idée d’unique, historique : « Augmentation au mérite ». Point. Certain(e)s auront 10% d’autres 0.5. Au « mérite ». LOL.
Elle en est persuadée de toute façon : augmentés ou pas, les salariés iront chercher un meilleur salaire ailleurs !

Mieux encore, la somme de toutes ces augmentations ne dépassera pas 2% de la masse salariale. Alors que c’était 2.7% l’an passé. Justification de cette baisse : on ne sait pas de quoi l’avenir sera fait.

Rengaine : quand tes résultats sont bons, l’avenir est incertain ; quand tes résultats sont moins bons, les objectifs ne sont pas atteints. Dans les 2 cas, peu ou pas d’augmentation.

Envie d’une nouvelle signature email ? 😉 Téléchargez cette image et ajoutez-là à votre signature…

Astek attend le nouvel actionnaire ICG, et s’endette de 150M€ supplémentaires !

Astek, déjà endettée à 200M€, y ajoute 150 millions d’euros (source agefi : https://www.agefi.fr/private-equity/actualites/en-attendant-lentree-dicg-astek-refinance-sa-dette). Le CSE était-il au courant, non. Et pourtant, contrairement à une entreprise industrielle, la dette d’une ESN ne se rembourse pas par la productivité accrue des machines toutes neuves qu’elle a permis d’acheter, elle se finance intégralement par le travail des femmes et hommes que l’entreprise emploie. Alors quel exploit social, quelles « économies sur la maintenance », garantira au prêteur qu’il retrouvera son argent ?

Sachant qu’Astek attend le nouvel actionnaire ICG, dont la presse dit qu’il pourrait investir 100M€, l’entreprise est bien sur le chemin d’atteindre un chiffre d’affaires de 1 milliard d’euros en 2027.

Pour rappels, l’entreprise s’est restructurée (cf réunion CSE de Janvier 2024), la société « financière astek » est déjà bien créée, et tout le micmac du financement de l’entreprise ( càd de la rémunération du capital et de ses dirigeants) échappera désormais à la vision du CSE. C’est peut-être fait pour ? 😉 (allez, ne donnons au CSE pas plus d’importance qu’il n’en a…)

Manifestement, pour faire grossir leur capital, les propriétaires et dirigeants d’Astek, n’ont pas peur que la dette étrangle les salarié(e)s.

Toi aussi, endette-toi, pour devenir riche et/ou acheter ton propre toit… si ton salaire Astek n’étrangle pas tes fins de mois… Sur ce sujet, c’est le moment des négociations annuelles sur les salaires. Que fait-on ?

Pour finir comme vous le savez peut-être, ou pas, la direction de l’entreprise freine la communication syndicale, donc il faut vraiment que vous fassiez passer ce message aux collègues, pour qu’ils ou elles s’abonnent à nos publications. Et que l’on parvienne enfin à coordonner toute action collective qui voudrait voir le jour

Chez Astek, la journée de solidarité, un jour férié travaillé, c’est d’abord la solidarité avec l’employeur…

Lorsque la journée de solidarité a été inventée, il s’agissait de financer la solidarité intergénérationnelle l’autonomie et le handicap, en offrant de travailler un jour férié. Mais le fruit du travail du Lundi de Pentecôte, tomberait-il finalement surtout dans l’escarcelle d’Astek, en futurs dividendes ?

A la différence d’autres activités professionnelles, notamment industrielles, si tu es dans une ESN, tu es LE produit à vendre. Ton travail est directement lié à la facturation.

Admettons que ton travail est facturé 500 euros par jour. Ce jour là, le client paie la facture. Mais ton entreprise ne paie pas ton salaire. Elle verse simplement 30% de ton « coût employeur » (voir l’estimateur) en Contribution Solidarité Autonomie.

Conclusion : si tu as un salaire de 3500 euros brut par mois, soit un coût employeur d’environ 220 euros/jour (coût total divisé par le nombre moyen de jour travaillé par mois = 21,66), alors l’employeur verse 66 euros en CSA (30% de 220). Il marge ainsi ce jour-là à 434 euros !! Pas mal non ?
A multiplier par 3500 pour avoir le gain total… Ben oui, bien plus d’un million d’euros…

La loi permet de négocier sur ce sujet. Les syndicats demandent que l’employeur partage la marge exceptionnelle générée par ce jour supplémentaire de travail facturé. La direction a plutôt envie de faire comme toujours : les salariés Astek seront bien en congés les jours fériés, mais auront simplement un jour de RTT en moins (moitié employeur, moitié salarié).

La direction ne dit toutefois quelle action de solidarité elle entend financer avec ces 1,5 M€ ? LOL, ou pas…

Et toi, qu’en ferais tu ?

Estime le coût de ton salaire pour l’employeur !

Parce que ton recruteur dans une SSII/ESN sait estimer ton coût pour l’entreprise : « Tu ne te rends pas compte, quand je te paie 3500€ brut, ça me coûte 4700€ en réalité ! Satanées charges sociales », il est bien normal que tu saches aussi le faire 🙂

D’autres pourraient dire d’ailleurs « Tu me coûtes 4700€, et une fois que j’aurai cotisé directement pour toi à tes assurances maladie, chômage et retraite, je te verserai 2700€ tous les mois sur ton compte ». Autre point de vue, qui permet d’ailleurs de comparer plus facilement le marché international. Notamment lorsque l’on croit savoir être bien mieux payé ailleurs, mais qu’il faut en réalité payer soi-même les assurances dont les coûts évoluent avec l’âge ou la situation familiale.

Bref, joue avec ce petit outil pour savoir vraiment combien tu coûtes à l’employeur. Il est même possible de paramétrer pour (presque) reproduire une fiche de paie.

https://www.urssaf.fr/portail/home/utile-et-pratique/estimateur-de-cotisations.html

Au passage, on y reviendra toutefois bientôt : nous considérons que le salaire brut d’un(e) salarié(e) de la convention collective des bureaux d’études (dite syntec) cadre en modalité 2 doit avoir un salaire brut mensuel au moins égal au PMSS (soit 3864€ en 2024).

Astek prépare-t-elle de belles augmentations de salaire ?

Chez Astek, la Négociation Annuelle Obligatoire sur les augmentations de salaire est en cours. A moins que tu cherches une augmentation ailleurs, ton implication va être primordiale !

Celles et ceux que le cynisme effraie, arrêtez-vous de lire tout de suite.

Analysons rapidement la situation :
– Astek affiche des résultats économiques en croissance, au point de passer pour un champion des services numériques ! Sans oublier qu’elle se liste dans les Top Employers… Merci tout le monde !
– Astek mène une campagne pour licencier au plus vite celles et ceux qui sont en intermission ou le seront bientôt ! Si tel est ton cas, contacte-nous ou bien le CSE, ou n’importe quel élu du personnel qui t’est proche.
– Astek mène la même campagne pour rompre les contrat de celles et ceux qui sont en période d’essai ! Là encore, contacte-nous…

Bravo, une recherche d’efficacité financière qui présage de belles marges, et donc probablement de belles augmentations pour celles et ceux qui restent.

Vous trouvez cela cynique ? C’est pas fini…

Cerise sur le gâteau : après 15 ans de stagnation, la direction d’Astek propose de passer le budget du CSE de 0,18% à 0,24% ! Pardon, cela est présenté comme une augmentation de 33% !! Rire, jaune. On parle d’environ 60 000€ de plus (15€ par salarié, par an…).
Et ensuite elle bouge un peu : « on va voir si on peut monter à 0,27% », avec un trémolo dans la voix… On parle de 30 000€ de plus…

Allez c’est vendredi 😉

2024, chez Astek, engage-toi

Dans la communication du syndicat reçue chez toi au format papier au cours du mois de Décembre, nous avions esquissé des voeux pour 2024 chez Astek.
– Augmentation collective : une fois n’est pas coutume
– Augmentation du budget CSE pour passer d’une moyenne de 70 euros par salarié à 300 euros : pour une grosse boite, ça le fait, non ?
– Fixer de vraies règles de mobilité géographique : car la non-mobilité sert actuellement trop souvent à virer des collègues au détour d’une « clause de mobilité » complètement illicite (mais que tout le monde signe malheureusement…)

Le PDG Julien Gavaldon l’a écrit le 5 Janvier 2024 : ENGAGE. Lire « Engage-toi ! »… Tu seras récompensé. Ah ?!? Hein ?!

Augmentations pour le plus grand nombre

L’an dernier plusieurs dizaines de collègues avaient exprimé l’intention d’agir pour qu’enfin Astek prenne la mesure de sa responsabilité sociale, en augmentant les salaires.
La négociation annuelle obligatoire sur les rémunérations et le partage de la valeur ajoutée va bientôt commencer : alors, en 2024, nous souhaitons entendre la voix des salarié(e)s, par tout moyen !! Contacte nous.

Augmentation du budget ASC, le million, le million, le million !

Pense-tu qu’Astek qui, grâce à nous tous, génère un résultat distribuable (et distribué en dividendes) de plus de 10 M€ en France, peut augmenter son budget CSE de 250 k€ à 1,2 M€ ?
Cela représenterait environ 0,8% de la masse salariale. A comparer avec les autres ESN, qui offrent toutes bien plus que les actuels 0,18% d’Astek!!
Si tu penses qu’il faut s’aligner, alors nous souhaitons entendre la voix des salarié(e)s, par tout moyen !! Contacte nous.

Mobilité géographique contre vraie compensation

Personne, et évidemment pas celles et ceux qui se décident à rejoindre Astek, n’imagine combien de collègues sont impactés par les difficultés liées au fait qu’ils ont signé un contrat avec une clause de mobilité.

Car en effet, quand tu acceptes de bouger temporairement à l’autre bout de la France, tu n’as pas la certitude que l’ensemble de tes frais te seront remboursés.

Mieux, quand tu expliques que te déplacer sur ton temps de travail (c’est la loi) risque d’impacter la mission, on te fait comprendre que tu refuses la mission et que par conséquent tu t’approches doucement de la porte. Quand tu expliques que tu veux t’assurer que la mission est bien comprise et que tu as bien les bonnes compétences, on te fait comprendre que tu refuses la mission et que par conséquent tu t’approches doucement de la porte… Passons sur la panoplie des objections qui te rapprochent de la porte…

Ajoutons que tout cela participe d’une méthode : si ta mission se termine, ou que tu es en intermission et qu’un manager, même pas forcément le tien, te propose soudainement une mission loin de là où tu as été embauché, dis-toi que quelqu’un chez Astek a pavé ton chemin vers la porte.
Alors si ça te semble dingue et que tu ne souhaites pas forcément être confronté un jour à cela, nous souhaitons entendre ta voix, par tout moyen !! Contacte nous.

Alors, Top Employer 2024 ? Chiche.

Que 2024 soit une belle année, et que tu trouves avec nous le chemin pour progresser dans un vrai collectif de travail quelque part…

Chez SII, l’URSSAF rappelle que le CSE ne peut pas subventionner l’alimentaire

Le budget ASC du CSE n’a pas vocation à aider les salariés à se nourrir. Le salaire est là pour ça, n’est-ce pas. Il fallait que l’URSSAF le rappelle au CSE de Sophia qui avait pris depuis de trop nombreuses années une mauvaise option en subventionnant les « paniers légumes », livrés par des AMAP en général.

Ni les formations, ni le bon sens, n’avait pu infléchir la position des élus non formés. Dès lors, ne restait, pour les élus qui s’intéressent réellement au fond des sujets, que l’option de questionner l’URSSAF sur la validité d’une telle subvention. La réponse est on ne peut plus claire.

Toutefois, cela ne veut pas pour autant dire que le CSE doit mettre fin à son action ! Le CSE est en effet le mieux placé pour organiser et coordonner de telles actions au service de toutes et tous. Il peut organiser des commandes groupées, négocier des tarifs avantageux avec des fournisseurs, en mettant en avant qu’il procure l’accès à un marché d’une certaine taille 🙂

Tout n’est donc pas perdu. Il faut juste respecter les règles. Et il faut plus généralement que l’employeur prenne la mesure de sa responsabilité sociale (Vain mot ? Belle image ?) en augmentant les salaires lorsque la pression des coûts alimentaires devient forte. N’a-t-il pas tout intérêt à avoir des salarié(e)s qui se nourrissent correctement ? 😉

Dans une ESN, faites vous partie des bas salaires ? Oui.

Une bonne partie des ingénieurs qui sont passés par les ESN (ex-SSII) le savent bien, une augmentation de salaire s’obtient surtout en changeant de boite. Ce qui explique en partie le taux de turnover très élevé, que les dirigeants disent déplorer. Hypocrisie, le turnover est un outil, la non-augmentation est un outil. Les salaires bas sont une manne de bénéfices. Dans certaines ESN le bénéfices terminent d’ailleurs intégralement dans la poche des quelques actionnaires, dont les PDG font évidemment partie…

Contraindre les salaires dans la tranche inférieure à 2,5 SMIC

Souvenons nous du fameux CICE (Crédit d’Impôts Compétitivité Emploi), remplacé par un allègement de cotisations sociales en 2019 : « Accessible à toutes les entreprises employant des salariés, le CICE permet de bénéficier d’une économie d’impôt substantielle. En 2018, elle équivaut à 6 % de la masse salariale (7 % depuis 2014), hors salaires supérieurs à 2,5 fois le SMIC. En 2019, le CICE sera supprimé et remplacé par un allégement de cotisations patronales sur les bas salaires. » (source https://www.economie.gouv.fr/le-cice-cest-quoi)

« Allègement de cotisations patronales sur les bas salaires« . Nous avons l’honneur de t’apprendre que si, en ce mois de Septembre 2023, ton salaire mensuel brut est inférieur à 2,5 x 1747 € = 4367 €, pour 35h bien sûr, tu fais partie des bas salaires de ce pays (source Service Public) (NB: en réalité le calcul est annualisé. Pour info, 2,5 x SMIC Annuel brut 2023 = 52035 €).

Eh oui, il y a bien des ingénieurs, des BAC + 5, et d’autres qui entrent dans la catégorie des « bas salaires ».

Au titre donc de l’allègement, l’employeur voit sa cotisation pour l’assurance maladie exonérée de 6 points. Pas de 6%, non, 6 points. Cette cotisation patronale passe donc de 13% à 7%. Petit calcul, pour un(e) salarié(e) à 3500 € brut, l’employeur économise 210€ par mois, et donc 2520 euros par an !

Interlude, amusant ou pas… Cet allègement réduit les revenus de l’assurance maladie du coup. En réalité, l’état compense ce manque à gagner (« comble le déficit » aiment dire certains…). Et avec quel argent ? Avec tes impôts, pardi… Le chemin entre tes impôts et les dividendes prend doucement forme. Mais ça, c’est un sujet politique…

Alors à ton avis, combien de tes collègues sont payés en dessous de 2,5 x SMIC ?

D’après les informations rapportées ici par le syndicat patronal Syntec, on peut valablement estimer le salaire moyen dans la branche à 4500 euros brut mensuel. Le salaire médian (qui est le salaire maxi des premiers 50% de l’effectif) doit se situer non loin.

Ainsi, dans une ESN de 3000 salarié(e)s, dont la répartition des salaires correspondrait à la statistique de la branche professionnelle, et qui pratiquerait un salaire brut annuel minimum de 40000€, l’entreprise coûte à l’état entre 2400 x 3000 = 7 200 000€, et 3120 x 3000 = 9 360 000€.

Pour information, la branche professionnelle des bureaux d’études techniques (dite Syntec) emploie environ 1 millions de salarié(e)s. Ce qui permet d’estimer que l’allègement pèse au moins 2,4 milliards d’euros. Rien que pour la branche.

En tout cas, les millions d’euros économisés par notre ESN de 3000 salariés viennent grossir son résultat opérationnel, donc ses bénéfices.

Roulement de tambour : cette partie de bénéfices « subventionnée » contribuent-elle à améliorer la vie dans l’entreprise ? Si elle part intégralement en dividendes, certainement pas.

Soutenez nous, rejoignez nous, pour parvenir ensemble à faire sorte que ces « subventions » soient correctement utilisées !

Chez Astek, 600 collègues ont répondu au sondage pour tenter d’expliquer le fort taux de départ

N’en déplaise à la direction d’Astek, nous avons pu recueillir les avis de presque 600 collègues d’Astek durant 4 semaines en Juin et Juillet 2023 ! L’idée était simple, comprendre comment l’entreprise s’y prend pour afficher un taux de départ si important, alors que la direction aime répéter qu’elle a pour objectif de fidéliser les collègues… Les managers n’y arrivent-ils tout simplement pas ?…. Objectif non atteint, les managers et directeurs ne seront donc pas augmentés, n’est-ce pas 😉 …

Petit préambule utile

Comme à chaque sondage que nous déclenchons depuis 4 ans (ça faisait partie de notre « programme » aux élections de 2019), certains des élus du SIDP ont pris leur courage à 2 mains pour parvenir à contacter un maximum de collègues. En effet, la direction d’Astek n’aime pas vraiment que les représentants du personnel questionnent les collègues. Mais nos élus du Syndicat Indépendant Diversité et Proximité se démarquent peut-être des autres élus par une certaine indépendance, voire une dose d’audace… Car ils ont du faire preuve d’inventivité et d’engagement pour organiser 4 sondages, quand, à chaque fois la direction trouvait des solutions, y-compris des intimidations, pour museler toujours plus l’expression syndicale.

Bref, le mandat se termine, et on ne faiblit pas, et nous sommes fiers de n’avoir jamais renoncé à être représentant du personnel, faire le maximum pour libérer l’expression du plus grand nombre, et ainsi susciter la contradiction constructive dans l’entreprise Astek notamment, mais partout où le syndicat sera présent.

Venons-en au sujet. Ou plutôt aux sujets. Car nous avons en réalité les résultats de 2 sondages. L’un pour les consultant(e)s et ingénieur(e)s, l’autre pour les collègues de « l’administration » (y-compris management). Au passage le moindre taux de réponse parmi cette seconde catégorie est regrettable, sans que cela nous étonne malheureusement 😦 .

Nous avions donc 2 jeux de 10 questions sensiblement différente, dont les réponses sont jointes en bas de cet article.

Questions aux consultants et ingénieurs

As-tu moins de 18 mois d’ancienneté ?
As-tu un contrat à 38h30 (modalité 2) et un salaire brut inférieur à 3666 euros/mois ?
As-tu exercé une mission avec plus de 3j de télétravail par semaine ?
As-tu la possibilité de te rendre facilement dans ton agence de rattachement/contractuelle ?
As-tu eu une proposition de mission loin de chez toi ?
As-tu eu des congés imposés ?
As-tu eu une augmentation de salaire brut depuis ton embauche ?
As-tu déjà eu une mission en mécénat ?
Utilises-tu des moyens que tu as achetés personnellement pour travailler et communiquer dans l’entreprise (ordinateur, téléphone) ?
Est-ce que tu lis ta boite email professionnelle Astek au moins une fois par semaine ?

Questions aux services administratif et management

As-tu moins de 18 mois d’ancienneté ?
As-tu un contrat à 38h30 (modalité 2) et un salaire brut inférieur à 3666 euros/mois ?
As-tu la possibilité de télétravailler plus de 3j par semaine ?
As-tu des horaires de travail imposées, soit par exemple avant 9h et/ou après 17h ?
As-tu eu une augmentation de salaire brut depuis ton embauche ?
As-tu eu des primes depuis ton embauche ?
Utilises-tu des moyens que tu as achetés personnellement pour travailler/télétravailler et communiquer dans l’entreprise (ordinateur, téléphone…) ?
Dirais-tu que tu as de bonnes relations avec ta hiérarchie ?
Dirais-tu que tu as de bonnes relations avec tes collègues, notamment ceux qui sont en mission chez des clients ?
Dirais-tu que les collègues autour de toi se sentent bien ?

Revenons 2 secondes sur la manière de communiquer le sondage

Cette fois, nos délégués syndicaux se sont directement adressés aux collègues « en interne » en utilisant le système email Astek. Depuis des années nous maintenons qu’à l’ère du numérique et du télétravail, et dispersés chez les clients, la boite email des consultants fait office de bureau. Il n’y a plus comme avant une adresse dans le 4e couloir, 3e porte à gauche, mais bien une adresse numérique. Or, le droit du travail permet bien aux représentants de distribuer des tracts sur le bureau des salariés. Dont acte. Nos DS ont peut-être juste oublié de dire « toc toc toc » en en-tête du courriel de sondage 😉

Bref, dans ces conditions il semblait utile de savoir si les collègues visitent leur bureau numérique Astek régulièrement. Les résultats tendent à montrer que 85% des collègues lisent leur courriel Astek au moins une fois par semaine. Mais évidemment, n’ont répondu au sondage que celles et ceux qui lisent vraiment leur boite email Astek…

Et d’ailleurs, pour ouvrir sa boite email Astek, on fait comment ? La moitié des collègues en mission, et le quart des collègues de structure, déclarent utiliser leurs moyens numériques personnels pour travailler et communiquer dans l’entreprise ! Selon le syndicat c’est une économie financière importante pour l’employeur, qui grossit donc les bénéfices… Au passage, est-il nécessaire de rappeler que nul n’est censé dépenser son salaire pour travailler pour son employeur ?…

Niveau de salaire, augmentations, et temps de travail en questions…

La moitié des répondants aurait un salaire inférieur au salaire minimum conventionnel prévu pour les cadres en modalité horaire 2 (38h30 par semaine).
Rapprochez vous de nous pour y voir clair !

Sur le plan des horaires de travail imposés, question posée au personnel de structure, 33% des embauchés de moins de 18 mois disent avoir des horaires imposés. Contre 6% pour les plus ancien(ne)s. Pas très normal, car ni les clauses contractuelles, ni le règlement intérieur ne prévoient des horaires fixés pour qui que ce soit !

Quant à la question relative aux augmentations, elle ne montre finalement qu’un fonctionnement plutôt normal : pas la peine de penser à être augmenté avant 18 mois. Mais une fois passé 18 mois, 85% des consultants et ingés déclarent avoir été augmentés. Toutefois quelques commentaires rapportent que le niveau d’augmentation est trop faible.

J'ai démissionné d'astek il y a maintenant 3 mois, les conditions managériales et le salaire en sont clairement la cause. Bon courage !
Très déçu de mon augmentation annuelle (2,9%), je ne sais pas si j'envisage de rester chez Astek qui m appauvri sur le plan financier.
A chaque présentation des excellents chiffres du groupe (winter party, summer party), je me dis que mon augmentation est bien maigre.

Du côté de nos collègues administratifs, on y reviendra dans les inquiétudes plus tard.

Le télétravail est un « must » pour les jeunes parait-il…

Et pourtant, 3/4 de celles et ceux qui ont moins de 18 mois d’ancienneté, répondent n’avoir pas eu de mission avec plus de 3 jours de télétravail par semaine.
Toutefois, il est étonnant de constater qu’au global, 1/3 des collègues disent avoir déjà pratiqué le télétravail plus de 3 jours par semaine. Car cette pratique n’est pas conforme aux règles en vigueur dans l’entreprise par accord de télétravail depuis 2019. Même si l’on peut se réjouir de ces passe-droits, on ne peut pas cautionner que les règles ne sont pas respectées car c’est le point d’entrée des inégalités de traitement entre collègues, et possibles tensions. C’est pourquoi le Syndicat Indépendant Diversité et Proximité a tenté en 2021 et 2023 de faire évoluer la direction et les autres syndicats pour permettre jusqu’à 5 jours de télétravail dans certaines conditions. Sans succès.

D’autres questions portaient sur la mobilité, imposée à certain(e)s

A peu près 1/4 des collègues s’est vu proposer une mission loin de son domicile. Mais c’est davantage chez les nouveaux embauchés. Le sujet de la mobilité professionnelle est un sujet qui nous occupe beaucoup depuis la crise COVID.
Soyons tous vigilants au moins sur un point : à moins d’être muté contractuellement dans une autre région, vous devez garder un domicile fixe !
Gardons aussi en tête qu’une clause de mobilité devrait trouver une contrepartie financière dans le contrat de travail. C’est logique : je peux te muter ou t’envoyer en mission où je veux – Ok, mais cette flexibilité devrait se payer.

Peut être en reconnaissance envers un salarié qui a fait un déplacement pour astek il faut payer les frais ? Ça fait 6mois que je supplie qu'on me paie mes frais.

Par ailleurs, 1/3 des collègues dit ne pas pouvoir se rendre facilement dans son agence de rattachement. C’est gênant car cela doit signifier qu’ils ne peuvent pas non plus se rendre facilement chez le médecin du travail. Ils ne peuvent pas non plus facilement venir dire « bonjour », ou 2 mots, à leur manager. Sans parler du fait qu’ils ne peuvent pas rencontrer facilement leurs représentants au CSE 😉

au moment de l’embauche j’ai eu la confirmation que j’aurais que des missions sur ma région sauf que dès que ma mission s’est terminée Astek n’a pas tenu parole et m’a proposé que des missions dans l’ouest

La question des congés, imposés

37% des collègues déclarent s’être vus imposer des congés. On rappelle que ce n’est pas une pratique normale, particulièrement concernant les congés payés dont le fonctionnement est bien défini par la loi. Les départs doivent être planifiés selon un processus collectif !
Nos élus au CSE et nos DS reprendront contact avec les collègues victimes de ce dysfonctionnement qui nous ont laissé leur adresse.

je comprends que d'imposer des congés puisse rendre réticents beaucoup de salarié, surtout lorsqu'il s'agit de 3 semaines d'affilé alors qu'on est arrivé depuis 2 mois (donc obligation de poser du sans solde...)

Le mécénat, offrir volontairement ses compétences…

10% des collègues ont eu une mission de mécénat. Le principe : le consultant qui n’est pas en mission, se voit proposer d’être volontaire (… i.e. pas obligé …) pour mettre temporairement ses compétences (… i.e. qu’il ou elle a déjà …) à disposition d’une association d’intérêt général. Astek récupère alors 2/3 du salaire du consultant en crédit d’impôts. Les collègues « mécènes » comprendront peut-être pourquoi leur manager a peut-être omis de demander s’ils étaient volontaires…

La raison qui risque de me pousser à quitter ASTEK c'est la pression subie pour choisir une mission au plus tôt même si elle ne correspond en rien au projet professionnel qui m'a fait signer chez ASTEK.

Une ou 2 inquiétudes sur nos collègues des services administratifs

Seulement une quarantaine de réponses. Y a t-il eu pression ? Ou bien est-ce une simple crainte, infondée, d’exposer un avis aux représentants du personnel ? On ne le saura pas.

Au sujet des augmentations que nous évoquions plus haut, 31% des collègues qui ont plus de 18 mois d’ancienneté disent ne pas avoir été augmentés depuis leur embauche ! Le taux de turnover élevé en serait-il la conséquence ? Et 50% de cette même tranche d’ancienneté disent ne pas avoir eu de primes. Au final 45% ont eu augmentation + prime.

Quant aux moins de 18 mois, on peut dire que peu sont augmentés, mais presque tous touchent des primes.

Ces distinctions au regard des augmentations semblent sans conséquences sur les relations avec la hiérarchie, puisque pris dans la globalité les collègues de structure déclarent à 90% avoir de bonnes relations avec leur hiérarchie. Même résultat d’ailleurs sur l’appréciation de leur relation avec les consultants et ingés.

Il y a des salariés avec ancienneté de 4-5 ans qui ont un salaire inférieur à de nouveaux embauchés, je ne trouve pas ça normal.

Enfin, et là réside l’inquiétude, 42% des collègues de structure estiment que les collègues qui les entourent ne se sentent pas bien.
Evidemment, là encore, nos DS reprendront contact avec celles et ceux qui ont cette crainte et qui ont bien voulu laisser leur adresse.

toujours disponible pour aider en cas d'absence de mes collègues. Mais cet effort n'est pas reconnu ni récompensé
trop de turnover dans mon service et cela nous déprime!

Alors qu’en conclure ?

Nous cherchions à comprendre en quoi et à quel point l’entreprise est responsable du fort taux de rotation du personnel. Les réponses « oui » ou « non » ne permettent pas vraiment d’y répondre. Mais la lecture des extraits choisis parmi les 140 commentaires est édifiante. Le « business model » d’Astek (et des ESN en général), qui n’a d’autre levier que les salaires pour entretenir les bénéfices face à des clients qui veulent des prestations toujours moins chères, rencontre idéalement l’envie permanente de changement des jeunes de moins de 30 ans qui représentaient 54% de l’effectif selon les chiffres au 31/12/2022 , contre 45% en 2020 !

Si l'objectif de la direction est de fidéliser, ses moyens doivent se tourner vers ses salariés actuels et pas vers du recrutement excessif qui génère également une grosse pression sur les managers et directeurs d'agence.
on va pas se mentir le turnover est clairement le business model d'Astek

Voilà, parlez de tous ces sujets entre vous. La force du collectif fera évoluer l’entreprise. A moins que celles et ceux qui ne sont pas content(e)s partent… ensemble pour créer un concurrent d’Astek.