Chez Astek, pose tes congés payés avant que l’employeur ne s’en charge !!

Par courriel du 14 Mars, la direction des ressources humaines t’a invité à proposer tes dates de congés pour cet été. Et c’est plutôt bien.

Le syndicat félicite la DRH d’Astek pour ce genre d’initiative. C’est ainsi qu’elle rappelle en partie le cadre légal sur les congés payés. La loi impose que l’entreprise s’assure que tout(e) salarié(e), dispose a minima de 2 semaines d’affilé de congés payés entre Juin et Octobre. Pour des questions opérationnelles les salarié(e)s doivent donc faire leur demandes de CP pour la période d’été avant fin Mars : l’analyse des demandes permet alors à l’entreprise de s’organiser pour éviter d’avoir des jours sans personne pour travailler. La direction doit ensuite présenter son plan d’actions au CSE afin de rassurer le personnel sur la bonne gestion de la situation.

Qu’a-t-il de mal à cela ? Rien.

Enfin, si, d’une part, la direction d’Astek n’aime pas quand le CSE « contrôle » son travail.

D’autre part, la loi prévoit que le congé d’été doit durer 4 semaines, et qu’à défaut 1 ou 2 jours dits « de fractionnement », soient offerts au travailleur. Disposition un peu surannée, héritée de la France industrielle alors que les usines et chantiers fermaient tous pendant 1 mois en été ; et qu’il fallait « indemniser » celles et ceux dont les postes dans l’entreprise ne permettaient toutefois pas d’être absent 4 semaines de suite et qui fatalement, devaient couper/fractionner leur vacances en 2.

Bonne nouvelle, dans un monde où partir 4 semaines en congés n’est plus la norme, on peut déroger par accord d’entreprise : un accord que le syndicat demande depuis plusieurs années ! Faisons en sorte de mieux préparer/prévoir nos absences, et, car en prévoyant on économise des discussions et conflits inutiles, entendons nous sur 1 jour de congé en plus pour toutes et tous 😉

Bref, prends quelques minutes pour réfléchir à tes congés entre Juin et Octobre.

Au passage, note que la DRH sollicite ton avis sur le « droit à la déconnexion », qui comprend bien évidemment le droit de ne pas être dérangé quand on est congés (et encore plus quand on subit injustement, illégalement, des jours de RTT ou congé imposé).

Ce sondage annuel est une décision conjointe entre la direction et nous lorsque nous avons signé l’accord d’entreprise en 2020.
Prends quelques minutes pour le remplir (lien dans l’email du 13/03) avant le 27 Mars. Evidemment la question de l’anonymat des réponses fera hésiter certain(e)s, mais il n’y a rien à craindre. En tout cas pas sur ce sujet.

Chez Astek, la journée de solidarité, un jour férié travaillé, c’est d’abord la solidarité avec l’employeur…

Lorsque la journée de solidarité a été inventée, il s’agissait de financer la solidarité intergénérationnelle l’autonomie et le handicap, en offrant de travailler un jour férié. Mais le fruit du travail du Lundi de Pentecôte, tomberait-il finalement surtout dans l’escarcelle d’Astek, en futurs dividendes ?

A la différence d’autres activités professionnelles, notamment industrielles, si tu es dans une ESN, tu es LE produit à vendre. Ton travail est directement lié à la facturation.

Admettons que ton travail est facturé 500 euros par jour. Ce jour là, le client paie la facture. Mais ton entreprise ne paie pas ton salaire. Elle verse simplement 30% de ton « coût employeur » (voir l’estimateur) en Contribution Solidarité Autonomie.

Conclusion : si tu as un salaire de 3500 euros brut par mois, soit un coût employeur d’environ 220 euros/jour (coût total divisé par le nombre moyen de jour travaillé par mois = 21,66), alors l’employeur verse 66 euros en CSA (30% de 220). Il marge ainsi ce jour-là à 434 euros !! Pas mal non ?
A multiplier par 3500 pour avoir le gain total… Ben oui, bien plus d’un million d’euros…

La loi permet de négocier sur ce sujet. Les syndicats demandent que l’employeur partage la marge exceptionnelle générée par ce jour supplémentaire de travail facturé. La direction a plutôt envie de faire comme toujours : les salariés Astek seront bien en congés les jours fériés, mais auront simplement un jour de RTT en moins (moitié employeur, moitié salarié).

La direction ne dit toutefois quelle action de solidarité elle entend financer avec ces 1,5 M€ ? LOL, ou pas…

Et toi, qu’en ferais tu ?

Astek – Réunion CSE des 25 et 26 Janvier 2023

Période de prise de congés payés
Chez Astek, les 5 semaines de congés payés se prennent sur 13 mois du 1er Mai N ou 31 Mai N+1. L’occasion de rappeler que les départs en congés payés doivent se prévoir et se discuter. C’est la loi (article L3141-16 du code du travail) et c’est même rappelé dans la convention collective, article 26. Et si vous lisez ces articles et les PV du CSE, vous constaterez que l’employeur ne consulte jamais le CSE sur l’ordre des départs. Donc aucun manager ne peut imposer de congés payés à qui que ce soit. Contactez-nous.

Prévention des risques sur le lieu de travail
Toute modification du DUERp, qui est un document obligatoire, est soumise à l’avis du CSE. Cette consultation est évidemment une occasion d’avertir tous les collègues des évolutions des risques dans l’entreprise, selon les catégories de personnel.
On regrette que l’employeur ne veuille pas entendre nos remarques à propos des risques auxquels sont exposés les collègues en mission loin de chez eux.
On dirait que la direction s’oppose systématiquement à la moindre remarque constructive de notre part…

Et si la direction était proactive sur les frais de déplacement ?
Plutôt que sans cesse dire aux élus « faites nous des demandes, et on verra ce qu’on peut faire! », on souhaite que la direction fasse un pas en avant, comme une grande. En toute responsabilité. C’est bien beau d’afficher la RSE au coeur des valeurs de l’entreprise, encore faut-il les actes.
Il faut le rappeler, la direction applique, illicitement (cf article 50 de la convention collective), un plafond aux frais réels de mission en déplacement (repas, hôtel), et écrête systématiquement le remboursement des notes de frais. Comme coûts des repas et hôtel augmentent (sauf pour la direction peut-être ?), les collègues en déplacement paient la hausse.

Prochaine réunion CSE le 22 Février.

Astek – Réunion CSE du 12 Janvier 2023

Une réunion pour terminer celle de Décembre 2022.

Programme de formation des commerciaux
A notre demande, constatant à plusieurs reprises, trop souvent, que les managers ignorent certaines règles de politique sociale, ou traitent les consultants de manière inégalitaire (ça avait d’ailleurs fait l’objet d’une publication spécifique), la direction a enfin présenté les grandes lignes de ce qui est ‘enseigné’ aux forces commerciales et managers qui intègrent l’entreprise. Les grandes lignes = un sommaire. La direction ne souhaite pas entrer dans les détails.

Le SIDP aurait souhaité que les détails donnent justement aux consultants l’occasion de comprendre un peu mieux le métier et les activités de leur manager/commercial. Cela manque. Mais la direction semble vraiment perplexe sur l’utilité.

Qui plus est, le SIDP constate que la ‘formation’ n’enseigne pas aux managers ce qu’est la vie d’un consultant. Nous prétendons que c’est un manque grave. Car de nombreuses situations conflictuelles et questionnement inutiles naissent de l’absence de compréhension des métiers des uns et des autres.

Nous appelons la direction à faire en sorte que consultants et managers/commerciaux comprennent mieux leurs rôles respectifs, et apprennent à travailler ensemble !

Questions diverses

Combien de salariés sont-ils en modalité 2, et devraient donc avoir, par convention collective, une rémunération mensuelle au moins égale au PMSS (soit 3666 euros brut à ce jour) ? La direction ne veut pas répondre. Plus d’infos sur l’action judiciaire en cours ici.

Et puis la lecture du PV (quand il sera publié sur le site de CSE) vous fera découvrir l’échange hallucinant sur la question des congés imposés. Qui se voit imposer des congés ? Nous prétendons que c’est arbitraire, autrement dit « à la tête du client », donc illicite. La direction soutient le contraire avec un cas particulièrement intéressant. On ne peut rien écrire ici.

FAQ – Réponses à vos questions les plus fréquentes – Partie 3 : Temps de travail et congés

Cette semaine, dans la « FAQ » du site web du syndicat, nous tentons de vous proposer des réponses les plus simples possibles aux questions fréquentes à propos du temps de travail, et notamment des questions relatives aux congés.


Et pour poser une question, c’est par ici : https://diversiteproximite.wordpress.com/vos-questions/#question

A force de répondre souvent aux mêmes questions on se dit que le droit du travail, au moins dans ses grands principes, devrait être un peu enseigné à l’école…

Pire, dans les SII-ESN on peut craindre que les collègues jeunes fraichement sortis de l’école en arrive à croire que le droit du travail se résume à signer un contrat, être en état de subordination et surtout ne pas critiquer « se taire, sinon aller voir ailleurs ». Tout doucement cette acceptation silencieuse fait disparaître le droit du travail. Qui n’est ni complexe ni incompréhensible.

Gardez ce lien quelque part, il vous permettra peut-être un jour de faire face à une situation inédite, ou même d’orienter un ou une collègue 🙂

Astek – Réunion CSE des 26 et 27 Octobre 2022

Commençons par la réponse à une question posée le mois dernier. Elle était pourtant facile : comment les frais de mission sont-ils facturés aux clients ? Autrement dit, l’entreprise fait-elle de la marge sur nos transports et repas lorsque nous sommes en déplacement ? … Visiblement la réponse est difficile à élaborer par la direction d’Astek…

Dossier de compétences et entretien d’évaluation sur une interface web
L’entreprise compte se doter d’un outil interne pour gérer les compétences et les évaluations de manière dématérialisée. Pour le moment ce ne sont que des outils en ligne, destinés essentiellement à produire des fichiers docx. Au final, les managers pourront continuer à trafiquer parfois nos compétences.

Désignation d’une nouvelle référente « Harcèlement sexuel » du CSE
Lorsque vous subissez un harcèlement, n’hésitez pas à vous adresser à l’une des deux référentes du CSE, ou bien à la référente de l’employeur. D’ailleurs, la direction prétend que si un salarié s’adresse au référent employeur, les référents CSE n’ont pas forcément à être au courant.
Nous prétendons au contraire, et ce afin d’améliorer l’entreprise et prévenir les risques, que les 3 doivent absolument travailler en équipe.

Retrouvez leurs noms sur les panneaux d’affichage obligatoire.

Expertise des comptes de l’entreprise sur 2021
L’année 2021, post covid, aura été marquée par 2 évènements tout particulier : le premier est que la direction a réellement séparé les fonctions de support « structure » des fonctions opérationnelles. Vous croyez que votre chef est de votre boite ?? Oui, un peu, mais pas tout à fait.
Le second évènement ne passe pas inaperçu. L’entreprise a permis aux actionnaires de récupérer près de 50M€ de cash ! Et comme il est difficile de faire ça quand on n’a pas la trésorerie suffisante, le groupe a contracté un nouvelle dette (comme cela a été annoncé dans la presse). D’aucun questionneront s’il est légal de verser du cash aux actionnaires en endettant l’entreprise…
Pour le reste, vous pourrez lire l’avis du CSE sur son site.

Question de comportement
Un manager laisse un message à un consultant : « Je sais que tu es en congé, mais peux-tu m’appeler 2 minutes ? ». Mais bon sang, où sont formés les managers !?
La direction répond que de tels comportements de managers sont inadmissibles. Bien.

Question de congés imposés
Pour des raisons de « moindre activité » on m’impose des congés. Mais je suis en intermission, donc je n’ai (malheureusement) pas vraiment d’activité, donc elle ne peut être moindre… Est-ce que mes collègues (y-compris managers) ont aussi des congés imposés ? Ou encore, est-ce qu’on m’impose des congés parce que les managers sont en congés ?
La question sera reposée car la réponse est loin de clarifier les raisons opérationnelles qui forcent à être mis en congés…

Congés payés, à disposition de l’entreprise ?

Chez Astek, au quasi-démarrage de la pandémie, en Février, les représentants du personnel demandaient à la direction, une autorisation exceptionnelle de report de congés, notamment pour les salariés devant se rendre dans leurs familles ici ou là dans le monde. La direction avait accepté.

Puis, la pandémie se répandant en Europe, les représentants ont demandé à la direction d’étendre cette mesure aux salariés, bloqués par le confinement, et qui pour la plupart, avaient des congés ici ou là, à solder avant fin mai. De nouveau, la direction s’y était engagée… Le confinement en télétravail n’ayant que peu d’impact alors sur le business.

Or, d’une réunion à l’autre (coïncidant surtout avec la suspension massive et soudaine d’un grand nombre de missions clients), la direction a fait volte-face. En supprimant finalement l’autorisation de report : il n’est pas interdit de changer d’avis annonçait notre DRH groupe.
Certes pas, quand il s’agit d’annuler une soirée ciné, qui n’impacte que soi-même. Mais sûrement pas quand il s’agit d’une décision impactant un ensemble de salariés… Position irrévocable confirmée en réunion plénière du CSE !
Du coup, Mr X verra son voyage de noces, reportable de quelques mois, non remboursable, et les jours de congés associés…. transformé en vacances « salon de la maison ».

Oui, nombreux sont ceux qui se sont vu imposer 2, voire 3 semaines de congés confinement.
Mais nombreux sont ceux aussi, qui ont été gratifiés aussi des 10j de l’ordonnance Macron ! Vous savez ? celle qui autorise exceptionnellement votre patron à vous imposer des jours de C.E.T (Compte-Epargne-Temps) ou RTT-C.T.D (10 jours maximum sur l’année 2020)…
Vraiment pas de chance pour ceux qui ont été contraints de prendre l’option extension de lune de miel au salon !

Vous croyez que c’est terminé ?? Innocents que vous êtes, la direction a ajouté une interprétation toute personnelle à cette ordonnance, en se gardant les CTD « employeurs » pour plus tard !
Ce qui donnerait 14j de C.E.T / C.T.D sur 2020 et non pas 10j comme le précise ladite ordonnance…
Bon, ce n’est pas plus très très grave, 4 jours de plus…

Là, vous pensez que c’est bon ?? Détrompez-vous bien vite : la direction a envoyé à tous ceux n’étant pas en mission, un courrier d’imposition de…. 3 semaines de congés en Août !!!
Le cadre légal de ce courrier ? Il n’y en n’a pas ; imposer des congés est totalement illégal.
L’impact sur les salariés ? D’après la direction, il est minime car tous les salariés prennent quasiment tous leurs congés en Août.
En réalité, les impacts sociaux de cette mesure sont nombreux (et c’est bien pour ça que la loi cadre la gestion des départs en congés)
– pour les couples dont le conjoint ne pourra pas se caler en Août,
– pour ceux qui ont une garde alternée de leurs enfants,
– pour tous ceux qui évitent à tout prix les 2 mois les plus surpeuplés et surtaxés de l’année,
– pour tous ceux qui voyagent à l’étranger en fin d’été…

La direction justifiera cette mesure (illégale on le rappelle) par le fait que les salariés se doivent d’être solidaires de leur entreprise.
Elle justifiera par ailleurs des primes de 1500 euros pour l’action de cooptation, par le fait que l’entreprise n’a pas de problème économique.

Du coup, la solidarité ne devrait-elle pas plutôt être de l’employeur vers ses salariés ?

Activité Partielle – Bilan Financier – Congés Payés

J’espère que vous allez bien et que vous ne subissez pas trop de pression dans le cadre professionnel assez tendu en ce moment.

Voici quelques informations qui peuvent vous concerner et/ou vous informer:

Un article Mediapart intitulé  Fraude au chômage Partiel?
Eric Ducatel salarié Astek, membre du CSE Astek et cofondateur du syndicat Indépendant Diversité&Proximité a été contacté par un journaliste de Mediapart. Vous trouverez sous ce lien cet article intitulé -> Fraude au chômage Partiel?
Cela vous parle-il ?

La santé de notre entreprise SII, les bilans sont ici, sur le portail officiel de SII, onglets INVESTISSEURS – Informations réglementées:
         – Communiqué financier du 9 juin 2020 -> Lien
Depuis le portail Onglet -> Avis Financiers + RÉSULTATS DE L’EXERCICE 2019/2020
         – Rapport financier Annuel 2018-2019 -> Lien
Depuis le portail Onglet -> Documents Financiers + RAPPORT FINANCIER ANNUEL 2018/2019 (dont  2.2. Rémunération et avantages des mandataires sociaux pages 53-54)

Et dans tout cela, comment nous verser un dividende mais en congé payé ? les occasions sont rares !
Pour ceux qui partiront en vacances autour du 15 août – des liens vers des articles qui vous expliqueront mieux que moi (Cf com d’hier) pourquoi vous avez très probablement un jour de congés payés à gagner/economiser.
Lien -> article le coin du salarié
Lien->  article Tissot édition
Lien->  article L’express

Je vous souhaite une bonne journée

Congés payés et jour férié

Cette année, en 2020, le 15 Août tombe un samedi…. et vous avez potentiellement un CP à récupérer !

Savez vous qu’il existe une subtilité autour de la notion de jours ouvrés / jours ouvrables en matière de congés payés ?

Demander votre décompte de congés payés en jours ouvrables vous permet de récupérer un jour de congé dès lors qu’un jour férié tombe un samedi pendant vos congés. Le décompte en jours ouvrés utilisé par SII, fait subtilement disparaître cette possibilité mais… 
L’employeur ne peut pas vous refuser le mode de décompte en jours ouvrables, c’est le mode légal, et le mode le plus avantageux pour le salarié doit être appliqué.
Concrètement:
Lorsque vous posez une semaine de congés payés dont le samedi tombe un jour férié, ou un vendredi suivi d’un samedi férié, si vous demandez au service du personnel un décompte de vos congés payés en jours ouvrables, ce samedi vous sera restitué. 
Cependant les 2 conditions suivantes doivent être réunies:
                – Sur un exercice de congés payés du 1er Juin de l’année N au 31 mai de l’année N+1 ne pas avoir posé plus de 5 vendredi en Congés Payés            ET
                – Avoir moins de 5 ans d’ancienneté chez SII

Comment Faire ? En fin d’exercice de vos Congés Payés (fin mai) demandez au service paie ou service de gestion du personnel (sgp@sii.fr) un décompte de vos Congés Payés en jours ouvrables.

Il est possible que le service gestion du personnel mette du temps à vous répondre ou ne vous réponde pas. Dans ce cas n’hésitez pas, insistez ou revenez vers moi.

Dans cette période où pas mal de choses vous sont imposées, bien souvent en dépit du droit du travail, il me semble important de vous donner des outils légaux pour « résister ».

En espérant vous avoir éclairé je vous souhaite une bonne journée, de bonnes vacances même si pour certains d’entre vous elles sont un peu forcées (et c’est un euphémisme).

Congés payés et RTT, ce que peut demander l’employeur

Il semble nécessaire de vous faire un nouveau point information suite aux différents courriels et communications de notre direction SII que je vois passer.

Vous avez tous eu connaissance de la demande de notre direction de poser 15 jours de Congés Payés(CP) dans la période du 1er juin 2020 au 31 septembre 2020. Vous avez reçu dernièrement un rappel, avec date butoire ce jour 12 juin 2020 pour vous manifester auprès de la direction à ce sujet.
Cependant, il y a des règles que notre direction devrait respecter là où elle  vous présente les choses comme « reprenant la main sur vos congés payés légaux ». Je vous invite à consulter le point C- ci après pour ce qui est normalement applicable.
Note: Il faut bien comprendre que les différentes règles pouvant s’appliquer sont contextuelles. La direction ne peut que les appliquer selon chaque contexte et non en faire un amalgame.
Ainsi, en matière de Congés payés et RTT il faut différencier les différents contextes pour appliquer ces différentes règles de droit du travail et/ou accords d’entreprise lorsqu’ils existent.

A- Dans le cadre du COVID-19  et pour résumer :
Selon ->Lien Ordonnance n° 2020-323 du 25 mars 2020 portant mesures d’urgence en matière de congés payés, de durée du travail et de jours de repos
– seuls 5 jours ouvrés (6 jours ouvrables – soit une semaine) pouvaient ou peuvent vous être imposés avec délai de prévenance d’un jour franc, et sous condition d’un accord d’entreprise.
– seuls 10 jours de RTT  pouvaient ou peuvent vous être imposés avec délai de prévenance d’un jour franc
Concernant l’accord d’entreprise, SII en a signé un le 7 avril 2020 un accord intitulé  « Accord relatif aux congés légaux  » , dans le cadre du COVID Ordonnance n° 2020-323 du 25 mars 2020. Il faut se connecter au portail SII pour accéder. Pour le trouver depuis https://monportail.siinergy.net/  suivre -> Ma vie à l’agence -> Mes documents -> Textes applicables chez SII : rendez-vous ici ->  Textes applicables chez SII.

Pour INFORMATION: cet accord signé le 7 avril n’a été porté à la connaissance des salariés et de leurs élus locaux que 3 semaines après, légalement nous aurions du avoir connaissance de chaque accord dès leur signature.

(Cette façon de procéder de notre direction à pu mettre mettre en porte-à-faux des informations que vos élus auraient pu vous communiquer, faute d’information sur cet accord. Merci de ne pas leurs en tenir rigueur.)
Cet accord SII du 7 avril 2020 ne concerne que l’application de l’ordonnance  n° 2020-323 du 25 mars 2020 portant mesures d’urgence en matière de congés payés, de durée du travail et de jours de repos.

B – Concernant la mise en activité partielle: 

Par ailleurs, dans le cadre de la mise en Activité Partielle (ou chômage partiel) SII a fait appel à l’accord de branche du 16 octobre 2013, accord relatif à notre métier de consultant. lien-> Accord de branche du 16 octobre 2013
Cet accord de branche du 16 octobre 2013 ne concerne que les mesures pouvant être appliquées en matières de CP et RTT préalablement à la mise en activité partielle. Ses articles 2.3.2 Congés payés  et 2.3.1 RTT ne s’appliquent que dans le cadre d’une prévision de mise en activité partielle.

C- Concernant la prise des congés légaux  (hors contexte mise en activité partielle et ordonnance COVID-19 2020-323):
En préambule, il faut savoir que le droit du travail s’articule en 3 phases:- L’ordre public: ce qui s’applique assurément en matière de droit du travail.
Le champ de la négociation collective : ce qui peut être négocié par accord d’établissement, d’entreprise ou de branche.
Les dispositions supplétives: ce qui s’applique pour la part négociable faute d’accords.


Pour synthétiser
Les contraintes légales pour les Congés Payés (période de congé principal – période estivale) sont :
L’ordre public énonce la règle en matière de congé principal  (cf lien-> paragraphe 1 : Ordre public du code du travail )
1- qui comprend dans tous les cas la période du 1er mai au 31 octobre de chaque année   Article L3141-13 -> Or notre direction la restreint du 1er juin au 31 septembre, ce qui est hors de l’ordre public
2- Les conjoints et les partenaires liés par un pacte civil de solidarité travaillant dans une même entreprise ont droit à un congé simultané  Article L3141-14

Pour introduire la notion de négociation le droit énonce  : cf-> Article L3141-16   qui appelle le l’article L3141-15 , ceci est par ailleurs évoqué par l’accord collectif Syntec article 26  du titre 4 Congés

Le champ de la négociation collective : (cf lien->  paragraphe 2 : Le champ de la négociation ) énonce:  » Un accord d’entreprise ou d’établissement ou, à défaut, une convention ou un accord de branche fixe :
1° La période de prise des congés ;
2° L’ordre des départs pendant cette période ;
3° Les délais que doit respecter l’employeur s’il entend modifier l’ordre et les dates de départs. « 
-> Or il n’y pas d’accord d’entreprise dans ce cadre, souvenez vous de la notion de contexte, l’accord SII du 7 avril 2020 ne concerne pas ce cadre. -> ainsi les dispositions supplétives s’appliquent.

Les dispositions supplétives: à défaut de négociations, le droit supplétif énonce que cela doit être fait en accord avec le CSE cf lien paragraphe 3 : Disposition supplétives
-> Or votre CSE local SII Sophia n’a pas été consulté sur ce point contrairement à ce que la communication de notre direction vous laisse entendre. Votre CSE local n’est nullement partie prenante dans ce que votre employeur vous demande actuellement en matière de CP.

En conclusion, et pour résumer, notre direction doit/devrait suivre les obligations suivantes:– obligation de respecter l’ordre public- obligation de consulter le CSE local pour la période de congé principal et l’ordre des départs (Article L3141-16)- obligation de définir et d’afficher, au moins deux mois avant le début de cette période, la liste des salariés et l’ordre de départ en congés- obligation de gérer les cas particuliers, comme les salariés en couple- obligation d’arrêter précisément les dates des congés pour chaque salarié au moins deux mois avant le départ en vacances- impossibilité de modifier ces dates si on est à moins de 30 jours du départ.

Vous l’aurez compris : que l’entreprise SII gère les congés payés et RTT, c’est légal. Qu’elle le fasse mal, c’est illégal.  
Il vous appartient d’apprécier ce que l’on vous demande et ce à quoi vous pouvez consentir. 
Autre référence: une FAQ existe sur l’ensemble de ces points repris par le syndicat employeur de notre branche auquel notre entreprise cotise, les informations y sont donc la aussi officielles.
Cf lien -> FAQ Syntec-Numérique (sans s’enregistrer)

En espérant vous avoir informé, n’hésitez pas à revenir vers vos élus locaux pour toutes questions